Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VIII



Cette victoire sur Dupéché aurait dû m’avertir. Avez-vous constaté ce qui se passe lorsque vous enfermez un produit à odeur faible, avec un produit à émanation très forte ? Celui-ci imprègne, sature complètement l’autre, dont le parfum originaire tend à disparaître. Entre hommes, c’est à peu près ce phénomène qui se produit. Le fort, le puissant, le costaud, le Dupéché, imprègne, domine le faible. Il peut faire le bien, mais aussi le mal, selon que son esprit est celui d’un sage ou d’un… démon. Contre de telles gens, il n’y a qu’un remède : fuir. Comment le sachant, eus-je la bêtise de me laisser prendre à cette comédie de mariage qui eut pour Jeanne les conséquences terribles que l’on verra ?

La veille, maman m’avait énervé :

— J’espère que bientôt tu feras comme lui.

— Quel souhait ! criai-je. Jamais, je ne ferai rien comme lui.