— Que fais-tu là, mon ami ?
— Moi, Monsieur, je fais un trou.
— Un trou dans le mur ! Pourquoi ?
— Ça, Monsieur ! On m’a dit : « Faites un trou » ; je fais un trou.
— Bon, bon, mon ami, fais ton trou.
À midi, deux hommes tapaient sur le mur pour le trou et, vers le soir, un troisième arriva qui, sur une autre échelle, dans un autre coin, se mit à taper pour ouvrir un autre trou.
— Les rédacteurs, expliqua M. Siburd, ont réclamé.
— Pas possible !
— Le verrou les obligeait à un détour. Nous allons prendre sur votre bureau de quoi leur donner un couloir : là et là une porte, une cloison tout du long ; et vous serez tranquille.
Les jours suivants, on agrandit les trous, on emporta des moellons, on apporta des briques, on rabota du bois, on accrocha des portes, on commença la cloison. Cela dura deux mois, au milieu des échelles et du plâtre, sans parler d’un chapeau de Sinet qu’un paquet de mortier lui brûla. Mais après, il serait tranquille.
La cloison achevée, il fallut passer aux travaux accessoires : la pièce, ayant changé de forme, démonter et remonter la table qui n’en tenait plus le milieu ; la table mise en place, en scier un bout parce qu’elle parut un peu trop longue ; le bout scié, la démonter, puis reculer, parce qu’elle avait reperdu le milieu de la pièce ; ce milieu trouvé, faire suivre le gaz qui ne venait plus juste au-dessus de la table ; ce gaz enfin fixé, éventrer le plafond,