Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/14

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ments européens. Ce premier résultat toutefois n’eut pas été complètement satisfaisant. Pour bien apprécier la proportion des impôts aux différentes époques de notre histoire il ne suffit pas d’en déterminer la valeur à une époque donnée, il faut encore pouvoir établir la comparaison de la somme d’argent et de la quantité des denrées que représentaient les tributs demandés avec ce qu’ils représentent de nos jours en denrées et en espèces ; en d’autres termes, exprimer en valeurs actuelles les valeurs du temps passé.

Quelques écrivains ont cru trouver une expression suffisante de ces valeurs en donnant de loin en loin une mention du prix du marc d’argent; mais ce n’est encore que l’indication d’une valeur conventionnelle, souvent fixée d’une manière arbitraire par le gouvernement, et qui présentée isolément, ne donne pas plus que la valeur nominale du signe monétaire une juste idée de la quotité effective des tributs publics. Il y a donc absences de moyen pour faire l’appréciation comparative des impôts; et ce défaut, qui ne se fait pas moins sentir dans l’histoire générale que dans les ouvrages consacrés particulièrement aux finances, a le grand inconvénient ou d’induire en erreur ou de laisser l’esprit dans l’incertitude sur la richesse réelle que représente une même somme d'argent prise à deux époques différentes. On croirait difficilement, par exemple,