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portion des amendes, que les lois, ripuaires et la loi salique attribuaient aux rois mérovingiens. Dans ces temps de barbarie, non seulement les violences, le vol et d’autres délits étaient punis par des amendes, mais le meurtrier, l’assassin, l'incestueux, l'incendiaire, rachetait sa vie par une composition que la loi avait réglée en raison de la gravité du crime et de la condition des hommes, et dont profitait l'offensé ou ses représentants. Le frède, ou le tiers de cette composition, était attribué au juge fiscal ou, comte, qui en rendait la troisième partie au roi. Dans certains cas, indépendamment de la composition, les biens du coupable étaient acquis au fisc. Le fisc héritait des biens du serf qui avait été affranchi, lorsqu’il mourait sans postérité. L’homme ajourné devant la justice perdait tous ses biens s’il n’obéissait pas ; celui qui manquait à son serment envers le prince était puni de la même manière; il devait en outre composer pour sa vie; et une amende était infligée à ceux qui manquaient à l’appel ou au ban publié au nom du roi, soit pour aller contre l’ennemi, soit pour tout autre service[1].

Dans l’origine de la conquête, les guerriers francs obtinrent des terres du fisc, c’est-à-dire des fiefs. Moyennant ces concessions, ils étaient tenus à certains services personnels envers le roi, en paix et en guerre. Pendant ses voyages, ils devaient lui donner gîte.

Ces fiefs n'étaient alors que des bénéfices viagers donnés à la personne seulement, sujets même à révocation durant la vie du possesseur; et lorsque celui-ci

  1. Dagoberti regis capit. primum, ann. 630, art. 17, 53, 69, 89, etc. - Capit. Caroli magni, ann. 793, art. 5.