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vos sujets qui ne soit utilement employée ; l’autre, qu’après lesdits états arrêtés, il ne s’imposera plus rien d'extraordinaire ; mais ce qui défaudra aux nécessités de votre état se prendra sur les rentiers, officiers et autres sujets plus commodes, au sol la livre et par ordre. » Ainsi, les plus commodes des sujets, c’est-à-dire les créanciers qui devaient courir la chance annuelle de l’élévation des dépenses publiques, se trouvaient être tous ceux qui n’appartenaient ni au clergé ni à la noblesse, auteurs du projet.

Avec plus de raison ces mêmes ordres insistaient pour la suppression totale des pensions, portées à près de six millions par an, somme dont on pouvait dégrever le peuple.

Ils demandaient de plus que la chambre de justice, dont le roi avait promis la création pour la recherche des financiers, fût composée de juges intègres, auxquels seraient adjoints trois membres des états-généraux, et que le produit des recherches fût employé exclusivement au rachat des biens et des rentes du domaine.


1615. — Après six mois de discussions, trop souvent interrompues par des incidents fâcheux, les états furent admis à remettre leurs cahiers généraux. Dans les harangues prononcées en présence du roi, les trois ordres ne s’épargnèrent pas les reproches; mais, invoquant dans plusieurs passages le règlement connu sous le nom d’ordonnance de Blois, ils s’accordaient pour demander unanimement le maintien des principes de l’inaliénabilité, du domaine de la couronne; l’abolition de la vénalité des charges, des offices et des gouvernements, que l’assemblée considérait comme des expé-