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les conséquences funestes de la vénalité et de l’hérédité. De leur côté, les membres des cours souveraines, menacés par le projet de remboursement, ne furent pas les derniers à prendre part dans une question qui les intéressait vivement. Le parlement de Paris et la chambre des comptes députèrent vers le roi; et, dans une requête brillante de tous les traits de l’éloquence du temps, ils conclurent sa maintien de ce qui existait comme très profitable au roi, et, par conséquent, à l’état. »


1615.- Après la dissolution de l’assemblée, des députés du tiers-état, tous possesseurs d’offices, au nombre de soixante-six, continuèrent à se réunir, et rédigèrent une requête. Elle avait pour objet le droit additionnel de trente sous par minot de sel, qui devait remplacer pour le trésor le produit de l'annuel, et quelques taxes que l’on se proposait d'ajouter aux aides pour payer les députés des autres ordres. Admis en présence de la cour, ils représentèrent; en termes respectueux, que ces nouveau impôts atteindraient uniquement le tiers-état; qu’il n’était pas juste qu’il fût seul surchargé pour l’extinction de la vénalité et pour l’avantage des classes privilégiées. « Il existe, disaient-ils, un autre moyen plus légitime et plus conforme aux vœux exprimés dans les cahiers généraux pour remplacer le produit de l'annuel, c'est de réduire les dépenses abusives et surtout les pensions excessives accordées à des gens de toutes qualités, au grand mécontentement des sujets. » Protestant de leur soumission personnelle, les députés suppliaient le roi de permettre mettre l’enregistrement de leur remontrance au greffe