dans une circonstance semblable, avait fait échouer le remboursement projeté par Sully, s’opposa cette fois encore à l'entier accomplissement de l’opération préparée par Colbert. D’après les sollicitations instantes des intéressés, représentés par le prévôt des marchands, le remboursement n’eut pas lieu, et, à leur demande, les rentes réduites à trois cents francs pour mille furent assignées sur les fermes[1].
D’autres rentes avaient été créées sans enregistrement; d’autres, rachetées depuis plusieurs années, continuaient d’être payées; des traitants qui étaient tenus, aux termes de leurs marchés, de faire amortir au profit de l'état, soit des rentes, soit des offices, avaient obtenu, pour de modiques sommes, d’être déchargés de leur obligation; quelques uns, plus adroits, avaient satisfait aux conditions du traité, puis s’étaient fait indemniser, par des ordonnances de comptant, d’une fidélité qui n'était qu'apparente. Ces divers engagements furent également annulés, et les porteurs ou débiteurs condamnés à des taxes qui, à raison de deux mille livres d’amende pour mille livres de capital, procurèrent en huit années une rentrée de dix millions[2].
En conséquence des recherches de la chambre, ou de celles qui furent le résultat de ses travaux, la couronne rentra en possession de riches domaines et de droits qui avaient été donnés, engagés ou concédés; d’îles,