d’ilots et d’atterrissements que des particuliers avaient usurpés. Les octrois des villes, des taxes sur le papier, les nombreuses additions apportées aux aides, et une foule d’autres revenus aliénés à différents titres, mais toujours à vil prix, rentrèrent au trésor ; et leur produit fournit promptement les moyens de rembourser les concessionnaires[1].
Les malversations des agents de finance n’étaient pas d’un genre moins, grave que celles des traitants. La chambre découvrit, entre autres fraudes, pour trois cent quatre-vingt-quatre millions de fausses ordonnances et de bons du comptant simulés, portant sur six années. Les comptables obtinrent une remise entière de leurs délits, à condition qu’ils paieraient les taxes fixées par le conseil, et dont le trésor retira plus de vingt-cinq millions[2].
1662.-Pendant que la chambre de justice dévoilait les abus et les déprédations, Colbert s’occupait d’en prévenir le retour, en soumettant les dépositaires des deniers publics à des règles qu’ils avaient trop longtemps méconnues. Affranchis de toute surveillance depuis la retraite de Sully, ils s’étaient exemptés de constater leurs opérations dans des écritures et de présenter périodiquement la situation de leur caisse dans le bordereau dont le ministre de Henri IV avait lui-même dressé le modèle. Différant sous divers prétextes