Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/22

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ditions, en moraliste qui a le respect de tout ce qui touche à la vie spirituelle, fit entendre dans un journal calviniste une vive protestation contre ce profanateur.

Un besoin pathologique de souiller tout ce qu’il approche possède M. Emile Zola. Charcot soignait de tels malades. Et l’on peut lire dans les revues cliniques des cas qui ne sont pas fort éloignés du sien. Les enfants, ces petits sauvages, ne sont poussés par leur instinct qu’à briser les objets. La brutalité même des foules ne les entraîne qu’à des actes de violence. Le noyer de la route, qui gémissait des injures du passant, se plaignait seulement que l’on cueillît ses fruits ou qu’on brisât ses branches. Il n’est qu’un malade pour trouver de la volupté à salir ce qui est beau et ce qui est pur. M. Emile Zola est un « sujet » extraordinaire : il lut un jour Jacques de Voragine et la Légende dorée fut polluée pour avoir été traduite par sa plume.