sans émotion. Il y a des esprits simples et d’autres très méchants qui partent de cette observation sommaire pour assimiler volontiers le chirurgien à un bourreau ou à un boucher. C’est sur cette opinion que veut faire revenir le docteur Faure.
N’imaginez pas, dit-il, que nous soyons fermés à toute pitié. Même le scalpel à la main, nous gardons quelque chose de l’humaine tendresse. Nos responsabilités sont redoutables. Elles nous causent de terribles angoisses. Nous tremblons quelquefois devant les conséquences possibles de décisions qu’il faut prendre sur-le-champ et sans appel. Parfois nous sommes obligés d’opérer le malade contre son gré, pour le sauver d’un péril imminent ; si, dans ce cas, notre intervention même provoque plus rapidement une issue fatale, pensez-vous que nous ne soyons pas profondément troublés ?
Nous ne sommes pas insensibles, dis-