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UN POÈTE VRAIMENT MYSTIQUE

Les amateurs de lettres — le peu qu’il en reste chez nous après tant d’agitations et de révolutions politiques — vont se trouver rajeunis de quinze ans. Un de ces volumes que le « Mercure de France » publie sous un caducée symbolique les reportera à des temps qui semblent déjà effroyablement reculés. Dans ces temps, qu’il faut bien appeler héroïques, des poètes vivaient à Paris, occupés de leur art tout seul, animés d’une ambition très pure. Un idéalisme sans limites s’expliquait chez quelques-uns par une existence confortable et des rentes assurées. Mais tant d’autres vivaient de rien, c’est-à-dire de hasards de leçons particulières, de bocks et d’har-