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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/266

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monie ! Alors Paul Verlaine était prince. Jules Laforgue passait dieu. Stéphane Mallarmé groupait des disciples. Tous les mysticismes en même temps exaltaient les esprits : celui de la littérature et celui du vagabondage, celui de l’alcool et celui de la religion. Il y avait des cénacles, et de jeunes revues, et des livres qu’on imprimait à cinquante exemplaires. On méprisait absolument tout ce qui n’était pas le culte du verbe. Or, en ces temps-là Louis Le Cardonnel faisait des vers. C’est dans l’esprit de ces temps-là qu’il a continué d’en composer, comme il a continué de régler toute sa vie sur les rêves et les enthousiasmes de sa jeunesse. Et ce sont ces Poèmes qu’il publie aujourd’hui, sans fracas, sans préface, sans notice, sans égard aux saisons ni aux conflits au dehors.

Les anciens compagnons d’armes de Louis Le Cardonnel, ceux qui furent «  les jeunes » en 1889 (ces jeunes dénom-