Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/283

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Robert-Louis Stevenson était né à Edimbourg en 1850 d’une famille honorable, fortunée, où les choses de l’esprit étaient en honneur, mais d’ailleurs terriblement calviniste et puritaine. Deux circonstances permirent à Robert Stevenson d’échapper à la funeste influence d’une stérilisante religion. D’une part, son grand-père et son père étaient des hommes aventureux et entreprenants, dont le métier non dépourvu de pittoresque consistait à organiser et à inspecter des phares le long de la côte écossaise. D’autre part, sa mère, quoique fille de pasteur, n’avait rien de la rêche austérité presbytérienne. C’était un esprit orné, ouvert, charmant et qui dès le berceau introduisit le jeune Stevenson dans le monde de la poésie et des légendes. Voilà, pour un artiste, d’assez favorables hérédités.

Stevenson était destiné à faire, lui aussi, un ingénieur des phares. Quelque temps il courut les côtes, les îles et les