Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/282

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sorte de prestige. C’est Robert-Louis Stevenson, dont on traduit de plus en plus et avec un croissant succès, les amusants récits. Il n’en a pourtant pas réussi de meilleur ni de plus original, à mon sens, que celui de sa vie elle-même.

L’originalité, ce n’est certes pas ce qui a manqué aux artistes anglais du XIXe siècle, depuis Byron et Shelley jusqu’aux préraphaélites et à ce malheureux Oscar Wilde. Mais l’originalité de Stevenson n’a rien de rude, d’orgueilleux, ni de théâtral. Elle est faite au contraire de simplicité et de sincérité. Ceux qui ont lu Enlevé ou le Prince Otto, par exemple, reconnaîtront que l’art et la nature s’allient aussi parfaitement dans son existence que dans ses livres. Feuilletons donc le vrai roman de Stevenson, qui a trouvé déjà au moins dix narrateurs anglais et que M. Albert Savine vient de résumer de la manière la plus attachante.