Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/63

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pour admettre de tels pécheurs. D’autre part il a des ennemis si acharnés et si perfides et si prompts à abuser de toutes les faiblesses, qu’il doit se montrer difficile dans le choix de ses adhérents. La réputation de Verlaine, cette mauvaise réputation qu’il a mise en ballade, voilà qu’elle lui nuit encore aujourd’hui. M. Maurice Spronck a raconté autrefois qu’ayant, en compagnie de quelques gens de lettres, invité Verlaine à dîner, le personnel du restaurant, gérant, caissière, garçons et sommeliers regardaient avec inquiétude ce convive assez pareil à un vagabond ; et la barbe inculte, le manteau rapiécé, le bâton noueux du poète jetaient un peu de déconsidération sur les messieurs qui se faisaient un honneur de le recevoir à leur table. Les catholiques, en adoptant Verlaine, craignent un peu ce sourire méprisant de la caissière. Et puis, ils ne sont pas certains que la poésie d’un homme