mais si l’on met des intervalles entre chaque série de coups, cela ne fait point plaisir. Je sais cela du tribunal criminel où je travaillais autrefois ; on appliquait encore la bastonnade à ce moment. »
Mais au temps où la Prusse n’avait pas encore battu la France, Bismarck la ménageait, la cajolait, la trompait. Stresemann, pour la partie de campagne de Thoiry avec Aristide Briand, n’a eu qu’à prendre modèle sur la partie de bain de mer de Biarritz avec Napoléon III.
Lorsque Bismarck était entré dans la politique, c’était l’Autriche qu’il fallait ménager. L’Autriche venait de faire sentir sa puissance à la Prusse en lui infligeant l’humiliation d’Olmütz. Le jour de prendre une revanche et de l’expulser d’Allemagne n’était pas encore venu. Le 3 décembre 1850, Bismarck prononçait un discours pour la paix. Et après l’avoir reproduit dans ses mémoires, il commente : « Conformément aux idées du ministre de la Guerre, ma pensée directrice était d’obtenir que le conflit fût différé jusqu’à ce que nous fussions armés.» C’est tout l’esprit de la mémorable lettre de Stresemann au Kronprinz avant Locarno.