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Page:Bainville - Bismarck.djvu/138

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cune impossible contre les hommes d’une génération disparue, ni pour flatter je ne sais quelles passions des partis défunts, que nous avons fait ressortir de tant de documents et de témoignages le déshonneur qu’ils jettent sur les fondateurs de la République. Nous n’avons pas mis de système dans ces pages. Les faits y parlent tout seuls. Le peuple français a cru longtemps devoir de la reconnaissance à des hommes que leurs idées et leur politique, et non leur volonté, exposèrent à servir mieux l’étranger que leur propre patrie. Les peuples se trompent souvent sur leurs destinées et sur leur intérêt véritable. C’est une de ces erreurs-là que la France a commise en saluant dans le régime républicain un régime national. Nous savons aujourd’hui que la République est un legs du protectorat bismarckien. Nous le savons de science certaine. À le dire, à le démontrer, on n’injurie pas les hommes : on tire de l’histoire une leçon[1].

  1. On trouvera à l’appendice III quelques pages de ses Mémoires où Bismarck apprécie l’activité diplomatique de M. de Gontaut-Biron à Berlin.