l’action directe et la propagande des idées. Sa doctrine, son ambition, son activité, ne se séparaient pas.
Sa méthode fut excellente. M. André Lebey dit avec raison qu’elle peut être appelée le modèle des méthodes. Secondé par Persigny, Louis-Napoléon avait adopté le vrai moyen de parvenir. Le malheur est qu’il le mit au service des idées les plus contraires à l’intérêt national. Mais telle est la force d’une propagande pareille à celle qu’il avait conçue et qu’il mit à exécution, que ces idées mêmes aidèrent l’Empire à trouver son chemin dans l’opinion et ouvrirent l’accès du pouvoir à l’héritier de Bonaparte.
Le numéro unique de cette fameuse Revue de l’Occident où Persigny — qui n’était encore que Fialin et méditait de devenir « le Loyola de l’Empire » — voulait fixer la doctrine napoléonienne, portait déjà pour épigraphe le mot du premier empereur : « J’ai dessouillé la Révolution, ennobli les peuples et raffermi les rois. » Et Fialin commentait ainsi cette parole célèbre : « A nous l’idée napoléonienne ! En cette impériale idée résidait la tradition tant cherchée du XVIIIe siècle, la vraie loi du monde moderne et tout le symbole des nationalités occidentales… Le temps est venu d’annoncer par toute la terre européenne cet évangile impérial qui n’a point encore d’apostolat. Le temps est venu de relever le vieux drapeau de l’empereur… »