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III

Les illusions de Napoléon III après Sedan

Un de ces documents confirmatifs comme les premières années de ce siècle en ont tant produit, est venu entre les mains du directeur de la revue allemande Nord und Sud, qui l’a publié dans l’été de 1906. Ce sont des lettres adressées par Napoléon III, durant les quelques années qui séparèrent sa déchéance de sa mort, à une femme d’une grande intelligence, et d’un dévouement éprouvé pour sa personne, la comtesse de Mercy-Argenteau. Les détails de fait apportés par cette correspondance, à d’autres égards singulière, ne sont pas nouveaux. On savait que l’empereur déchu n’avait pas perdu l’espoir de remonter sur le trône et que, malgré le désastre et la maladie, il avait retrouvé en exil cette humeur aventureuse et ce goût des entreprises risquées qui avaient poussé le prétendant sur le chemin de Strasbourg et de Boulogne. On a donné plusieurs fois dans la presse des récits de ces plans qui se formaient à Chislehurst pour restaurer l’Empire.