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Les alliances de 1870

Une grande question historique, posée par une imprudente parole de M. Émile Ollivier, a été agitée pendant la chaude saison de 1906. Pourquoi n’avons-nous pas eu d’alliances en 1870 ? Et toute une presse, d’ordinaire moins susceptible en fait de patriotisme, et où l’on n’a pas l’habitude d’entretenir le souvenir de la guerre fatale, répondait en s’appuyant sur l’autorité opportune de M. Émile Ollivier : « Nous n’avons pas eu d’alliances à cause de Rome. L’Autriche et l’Italie nous ont abandonnés à cause du jamais de Rouher. Le pouvoir temporel et la religion catholique ont coûté à la France l’Alsace-Lorraine et cinq milliards. »

La Gazette de Francfort a donné à ses lecteurs le secret de cette sensibilité patriotique et de ce zèle pour l’histoire, inconnus jusqu’ici dans la presse du gouvernement. « On ne pouvait, disait le journal allemand, rendre dans les circonstances présentes un meilleur service à l’anticléricalisme qu’en rappelant l’attention sur ces événements qui apportent une preuve saisissante du tort que l’ultramon-