Aller au contenu

Page:Bainville - La Tasse de saxe, 1929.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à l’artilleur parce qu’elles étaient nobles, fortes et cadencées.

Bientôt il ne remarqua plus ni le décor, ni les costumes, ni la taille ma­jestueuse et les bras blancs de la prin­cipale actrice, ni la musique de l’alexan­drin. Il participait de toute son âme à l’histoire qui se passait sous ses yeux.

C’était une dame qu’un officier sans fortune avait aimée, et le père, un gros bonnet du temps, n’avait pas voulu du mariage. Quand l’officier était revenu, après s’être couvert de gloire dans une bataille, son amoureuse en avait épousé un autre, un prince étranger. Celui-là, elle l’aimait par devoir. Et voilà que l’officier, l’ayant revue, apprend qu’elle est mariée. Il se retire par délicatesse. Mais le mari n’est pas moins généreux. C’est un