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Page:Bainville Les conséquences politiques de la paix 1920.djvu/104

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CONSÉQUENCES POLITIQUES DE LA PAIX

désintéressée que ces pays pouvaient avoir pour nous, mais à leur position et à leur politique, l’une et l’autre changeantes, soumises aux circonstances et à l’opportunité.

Faisons, d’après la carte actuelle, le tour des éléments anciens et nouveaux susceptibles d’être rassemblés. Pour les États scandinaves, la période de l’activité politique et militaire est close depuis longtemps. Il n’est pas impossible qu’elle renaisse par suite des modifications qui se sont produites dans les régions dites baltiques. Les signes de ce renouveau d’activité ne paraissent pas. Neutres pendant la guerre et ligués pour leur neutralité, les États scandinaves ont montré par leur adhésion prudente et conditionnelle au pacte de la Société des nations qu’ils entendaient se tenir à l’écart des conflits européens. Le Danemark lui-même, qui avait de sérieux griefs contre la Prusse, s’est gardé, jusqu’à la dernière minute, de la provo­quer. En guise de réparations pour la violence de 1864, il se contente d’une seule zone du Slesvig pour laquelle il a même payé une indemnité afin d’être en règle avec l’Empire voisin, encore trop puissant pour lui et qu’il continue de redouter. Le mot d’ordre scandinave est la réserve et la prudence. Ainsi, pour le moment, et sans doute pour longtemps, rien au Nord. Passons à l’Est.

Au dix-huitième siècle, l’attelage de l’alliance polonaise et de l’alliance autrichienne a été le casse-tête de la diplomatie française qui se trou-