CHAPITRE iii
CE QUI A SAUVÉ L’UNITÉ ALLEMANDE
Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour regretter que l’Allemagne vaincue ait conservé son unité politique, c’est-à-dire le principal résultat des anciennes victoires militaires de la Prusse. Les négociateurs français eux-mêmes ne le nient pas : il eût mieux valu que l’unité allemande ne survécût pas à notre victoire. M. Tardieu plaide la force majeure. On ne conteste plus la justesse du mot de Thiers (six semaines avant Sadowa) : « Le plus grand principe de la politique européenne est que l’Allemagne soit composée d’États indépendants, liés entre eux par un simple lien fédératif ». M. André Tardieu a seulement allégué que M. Clemenceau et ses collaborateurs s’étaient heurtés à des impossibilités dont la principale était l’opposition de nos alliés et les principes généraux énoncés par M. Wilson et acceptés par tous, sur lesquels a été fondée la paix.
Nous laissons de côté la question de savoir si