ces principes étaient intangibles et si la conversion de M. Wilson ne pouvait être tentée. Le gouvernement britannique avait obtenu par exemple, l’abandon de la liberté des mers. Le gouvernement français, à l’heure où les positions furent prises, c’est-à-dire entre l’armistice et la réunion de la Conférence, n’aurait-il pas obtenu, lui aussi, en présentant les arguments convenables, que le respect de l’unité allemande fût laissé de côté ? Il n’y a eu aucune tentative de ce genre, et la raison en est simple. C’est que le « grand principe de la politique européenne » dont parlait Thiers était absent des esprits. Il était déjà terriblement obscurci sous le Second Empire. On peut dire que, de nos jours, il ne vivait plus qu’à l’état de souvenir historique chez un très petit nombre de personnes qui n’étaient pas de celles à qui la charge de conduire les négociations était confiée. Si tel ou tel des membres de la délégation française a eu, à de certains moments, une lueur de la politique à suivre, ce ne furent que des velléités aussi tardives que passagères. Le cœur n’y était pas. Les idées non plus, les idées encore moins. Avant et pendant la guerre, M. Clemenceau a eu l’occasion d’exposer les siennes. Il les a réunies dans un livre sur l’Allemagne qui respire un patriotisme sincère. On y cherche en vain quelque chose qui ressemble aux vues d’un homme d’État.
M. André Tardieu, dans ses mémoires justificatifs, rappelle qu’aucun des gouvernements