démocratie. Ce fut le salut de l’unité allemande. La révolution de novembre se fit comme elle devait se faire pour que la dissociation fût évitée, pour que, dans le désastre, les « tendances centrifuges » ne prissent pas le dessus : Guillaume II tomba le dernier. Militaires et parlementaires, pressés d’obtenir un armistice avant la catastrophe et de donner satisfaction aux Alliés, n’obligèrent Guillaume II à fuir en Hollande qu’au moment où le séparatisme parut conjuré grâce aux révolutions qui avaient commencé à Munich et à Stuttgart. La condition extraordinaire, presque invraisemblable, qui permettait de marier la république et l’empire bismarckien, était remplie. Elle l’était conformément au programme que }’Entente avait fixé.
La disparition des dynasties secondaires ne rendait pas impossible une politique de dissociation de l’Allemagne. Elle la rendait infiniment plus difficile. Le particularisme personnifié par des princes nous eût fait des avances de lui-même. L’intérêt de ces princes les y eût engagés et ils eussent possédé les moyens diplomatiques nécessaires pour entrer en conversation. Imaginons Guillaume II chassé de Berlin, tandis que Charles Ier reste à Vienne, Louis III à Munich, l’autre Guillaume, toi de Wurtemberg, à Stuttgart, etc. Aussitôt, ils se tournent vers le vainqueur. Ils implorent sa protection. Ils