mates napoléoniens, disions-nous alors, savez-vous ce qui arrivera ? C’est que vous n’aurez pas les provinces rhénanes et que l’Allemagne gardera l’Autriche.
Elle ne renonce pas à l’espoir de la prendre un jour. C’est, à portée de sa main, une tentation permanente. Elle en a d’autres. Concentrée à l’intérieur, l’Allemagne a été dissociée à sa périphérie. Des millions d’Allemands vivent au voisinage immédiat de ses frontières, six ou sept en Autriche, trois en Tchéco-Slovaquie. La dissociation de l’unité allemande, dont les Alliés n’ont pas voulu au dedans, ils l’ont réalisée au dehors. La raison, l’expérience l’indiquent : cette œuvre est fragile et mauvaise. S’il était bon que des portions de pays germaniques fussent écartées de l’unité allemande, il fallait aussi que d’autres portions en fussent isolées. Sinon, les morceaux, soumis à l’attraction d’un grand État allemand, tomberont tôt ou tard sous sa dépendance.
Ainsi, les Alliés ont reculé devant les dernières conséquences de leurs principes. Ils ont démembré l’Allemagne tout en l’unifiant. Par là leur œuvre est illogique et incohérente. Elle est fragile aussi. Et les hommes qui ont succédé aux négociateurs de la paix, qui ont reçu leur héritage, se trouvent aujourd’hui dans un grand embarras devant cette Allemagne compacte, unie, et aux pourtours de laquelle paraissent des irrédentismes qui l’excitent à poursuivre l’achèvement de son unité. Après