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LES
CONSÉQUENCES POLITIQUES
DE LA PAIX


CHAPITRE PREMIER

LA FAUTE DES CHOSES ET LA FAUTE DES HOMMES

Il n’est pas rare qu’après une guerre gagnée, le vainqueur, ou, quand il y a des coalisés, l’un au moins des vainqueurs soit mécontent de la paix et pense qu’il a été dupe. En 1815, les Prussiens se plaignaient que le Congrès de Vienne se fût terminé pour eux par « une farce ». Nous avons eu nous-mêmes, en des temps plus anciens, un traité dont il était proverbial de dire : « Bête comme la paix ». M. Raymond Poincaré, qui n’a pas ménagé ses critiques aux actes de Versailles, de Saint-Germain et autres lieux voisins de Paris, a eu raison d’écrire que la déception qu’ils ont causée n’était pas nouvelle.

On a tout dit des lacunes du traité de Versailles, de ce qu’il ne nous a pas donné, du manque à gagner qu’il représente pour nous.