Page:Baju - L’École décadente, 1887.djvu/24

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Fier et cambré sans la moindre raideur, il fixe vers les cieux où ses regards vont se perdre son front démesurément large ; il a le déhanchement des cocottes et la désinvolture des clowns et pose le pied avec l’art suprême des savantes danseuses.

Aussi fort que Don Juan, aucune femme ne lui résiste. On dit qu’un jour, rencontrant une jeune fille d’une beauté séduisante, il se mit à la regarder d’un œil concupiscent. Celle qu’il désirait, s’en apercevant, vint à lui, lui dit qu’elle était dans la nécessité et que, s’il voulait la secourir, elle lui en serait reconnaissante. M. du Plessys tendit à la jeune inconnue une pièce de monnaie et la salua en s’éloignant. Il regretta beaucoup cette femme qu’il aurait aimée, mais qu’il ne pouvait pas décemment posséder puisqu’il l’avait secourue.

Au fond il est bon et charitable : ses rares écrits sont le miroir de son âme.

Ce pétrisseur d’idées et véritable Bidel du VERBE est d’une maigreur extrême. Un jour un de nos amis le rencontrant le plaisanta sur l’exigüité de ses mollets ;

— Vous maigrissez donc toujours !

— Non, répondit du Plessys, je me spiritualise.

AUTRES COLLABORATEURS

Il me reste à énumérer sommairement les autres principaux collaborateurs. Ils sont nombreux je ne puis citer que leurs noms, à défaut de place pour analyser leurs œuvres.