Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/223

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nique qui détermine soit l’idiotisme, soit une incurable folie, vous reconnaîtrez d’abord que, si l’un est devenu criminel, et si l’autre ne s’est pas encore développé jusqu’à la conscience de son humanité et de ses devoirs humains, la faute n’en est pas à eux ni même à leur nature, mais au milieu social dans lequel ils sont nés et se sont développés.



Nous touchons ici au point le plus important de la question sociale et de la science de l’homme en général. Nous avons déjà répété à plusieurs reprises que nous nions d’une manière absolue le libre arbitre, dans le sens qu’attachent à ce mot la théologie, la métaphysique et la science juridique ; c’est-à-dire dans celui de la détermination spontanée de la volonté individuelle de l’homme par elle-même, indépendamment de toute influence tant naturelle que sociale.

Nous nions l’existence d’une âme, d’un être moral séparé et séparable du corps. Nous affirmons, au contraire, qu’aussi bien que le corps de l’individu, avec toutes ses facultés et prédispositions instinctives, n’est rien que la résultante de toutes les causes géné-