Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/230

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qui, sous le rapport psychique, se distingueraient fort peu d’un européen civilisé. »

En établissant ce rapport entre les 999/1000 parties du caractère psychique qui, selon lui, appartiennent à l’éducation, avec le seul millier qu’il laisse proprement à la naissance, M. Setchenoff n’a sans doute pas entendu parler des exceptions : des hommes de génie ou de talents extraordinaires, ni des idiots et des sots. Il n’a parlé que de l’immense majorité des hommes doués de facultés ordinaires ou moyennes. Ce sont, du point de vue de l’organisation sociale, les plus intéressants, nous dirions presque les seuls intéressants, — car la société est faite pour eux et par eux, non pour les exceptions, ni par les hommes de génie, quelque immense que leur puissance puisse paraître.

Ce qui nous intéresse surtout dans cette question, c’est de savoir si, aussi bien que les facultés individuelles, les qualités morales : la bonté ou la méchanceté, le courage ou la lâcheté, la force ou la faiblesse du caractère, la générosité ou l’avarice, l’égoïsme ou l’amour du prochain, et autres qualités positives ou négatives de ce genre, peuvent être, soit physiologiquement héritées des parents, des ancêtres, soit indépendamment de tout héritage, se former par l’effet d’une cause fortuite quelconque, connue ou inconnue, dans l’enfant tant qu’il réside encore dans le ventre de sa mère ? — En un mot, si l’enfant peut apporter