Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/241

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d’abord parce que l’histoire pèse physiologiquement, plus ou moins (et vienne le temps où l’on pourra dire de moins en moins), — sur tous les peuples comme sur tous les individus, et ensuite parce que chaque famille et chaque peuple se trouvent toujours entourés de circonstances et de conditions différentes, parmi lesquelles quelques-unes du moins seront toujours contraires à leur développement complet et normal.

Aussi, ce qui se transmet par voie d’héritage de génération à génération et ce qui peut être physiologiquement inné dans les individus naissant à la vie, ce ne sont ni les qualités, ni les vices, ni aucune idée, ni association de sentiments et d’idées, mais uniquement l’outillage tant musculaire que nerveux, les organes plus ou moins perfectionnés et harmonisés, par lesquels l’homme se meut, respire et se sent, reçoit les impressions extérieures et retient, imagine, juge, combine, associe et embrasse les sentiments et les idées, qui ne sont autre chose que ces impressions mêmes, tant externes qu’internes, groupées et transformées d’abord en représentations concrètes, puis en notions abstraites, par l’activité toute physiologique et, ajoutons-le, tout à fait involontaire du cerveau.

Les associations de sentiments et d’idées, dont le développement et les transformations successives constituent toute la partie intellectuelle et morale de l’histoire de l’humanité, ne déterminent pas, dans le