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rité animale, il est évident que la grande solidarité de l’espèce doit se subdiviser en autant de solidarités plus restreintes, ou que la grande patrie doit se morceler en une foule de petites patries animales, hostiles et destructives les unes des autres.




LE PATRIOTISME PHYSIOLOGIQUE OU NATUREL[1]



J’ai montré dans ma précédente lettre comment le patriotisme en tant que qualité ou passion naturelle procède d’une loi physiologique, de celle précisément qui détermine la séparation des êtres vivants en espèces, en familles et en groupes.

La passion patriotique est évidemment une passion solidaire. Pour la retrouver plus explicite et plus clairement déterminée dans le monde animal, il faut donc la chercher surtout parmi les espèces d’animaux qui, comme l’homme, sont doués d’une nature éminemment sociable ; parmi les fourmis, par exemple, les abeilles, les castors et bien d’autres qui ont des habitations communes stables, aussi bien que parmi les espèces qui errent en troupeaux ; les animaux à domi-

  1. Le Progrès, 12 (12 juin 1869), pp. 2-3.