Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/369

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théocratie, la monarchie et l’aristocratie avaient pu si longtemps tranquillement accomplir toutes leurs turpitudes historiques ; depuis que la bourgeoisie, ennuyée d’être enclume fut devenue marteau à son tour ; depuis qu’elle eut inauguré l’État moderne, en un mot, cette liaison fatale est devenue pour tous une vérité révélée et même incontestée.

L’exploitation, c’est le corps visible, et le gouvernement, c’est l’âme du régime bourgeois. Et comme nous venons de le voir, l’une et l’autre, dans cette liaison si intime, sont au point de vue théorique aussi bien que pratique, l’expression nécessaire et fidèle de l’idéalisme métaphysique, la conséquence inévitable de cette doctrine bourgeoise qui cherche la liberté et la morale des individus en dehors de la solidarité sociale. Cette doctrine aboutit au gouvernement exploiteur d’un petit nombre d’heureux ou d’élus, à l’esclavage exploité du grand nombre, et pour tous, à la négation de toute moralité et de toute liberté.




Après avoir montré comment l’idéalisme, partant des idées absurdes de Dieu, de l’immortalité des âmes, de la liberté primitive des individus et de leur morale indépendantes de la société dérive fatalement