Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

acceptée, aurait soustrait tous les réfugiés politiques au droit commun et les aurait livrés à l’arbitraire du gouvernement.

Mais à peine eut-il présenté son bill, qu’un orage se souleva dans toute l’Angleterre. Tout le sol de la Grande-Bretagne se couvrit de meetings monstres. Tout le peuple anglais prit parti pour les étrangers contre son ministre favori. Devant cette manifestation immense, imposante, de l’indignation populaire, lord Palmerston tomba ; Bernard, Félix Pyat, et beaucoup d’autres furent acquittés par le jury anglais et portés en triomphe par les travailleurs de Londres, aux acclamations unanimes de l’Angleterre tout entière[1].

Napoléon III fut forcé d’avaler cette pilule. Et voici l’autre fait :

En 1863, le gouvernement italien, de concert avec le gouvernement français, avait combiné une excellente affaire. Il s’agissait de compromettre, de perdre le grand patriote italien Mazzini. Pour cela, le gouvernement de |39 Victor-Emmanuel avait envoyé à Lugano, où se trouvait alors Mazzini, un nommé Greco, agent de la police italienne. Greco avait sollicité une entrevue de Mazzini pour lui annoncer son intention d’assassiner Napoléon III. Averti par ses amis, Mazzini fit la sourde oreille, se donnant l’air de ne point le comprendre. Arrivé à Paris,

  1. Les choses sont bien changées aujourd’hui : l’Angleterre actuelle envoie aux travaux forcés les réfugiés italiens et russes qui osent imprimer une apologie du régicide. — J. G.