Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/171

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beau Monsieur ; vous restez vous-même tranquillement à la maison, parce que vous êtes riche, et vous envoyez les pauvres gens à la guerre. Eh bien, nous allons chez nous, qu’on vienne nous y chercher. » Dans ces paroles, on peut voir la vive expression de la rancune héréditaire du paysan contre le propriétaire riche, mais nullement le désir fanatique de se sacrifier et d’aller se faire tuer pour l’empereur ; au contraire, le désir tout-à-fait naturel d’échapper au service militaire.

[1] Du reste, dans les villages où l’amour de l’empereur a passé à l’état de culte et d’habitude passionnée, — s’il s’en trouve, — il n’y a même pas besoin de parler de l’empereur. Il faut ruiner la superstition bonapartiste dans les faits, en ruinant la machine administrative, en ruinant l’influence des hommes qui entretenaient le fanatisme impérial, mais sans rien dire contre l’empereur lui-même. C’est le vrai moyen de réussir, le moyen que je vous ai recommandé déjà contre les prêtres.

[2] Le dernier et principal argument des ouvriers des villes contre les paysans, c’est la cupidité de ces

  1. Autres transposition. L’alinéa qui commence ici est emprunté, avec modifications, à un passage de la page 38 du manuscrit de Bakounine, lignes 30-36. Voir à l’Appendice, p. 217 (lignes 23-28). — J. G.
  2. La brochure revient ici à la page 48 du manuscrit de Bakounine. Supprimant les cinq premières lignes de cette page, elle commence à la ligne 6, et la Lettre III s’achève à la page 53, ligne 11, de ce manuscrit. Voir à l’Appendice, pages 229 (l. 8)-235 (l. 15). — J. G.