Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/170

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lutionnaires socialistes de nos jours n’ont rien ou presque rien à imiter de tous les procédés révolutionnaires des Jacobins de 1793. La routine révolutionnaire les perdrait. Ils doivent travailler dans le vif, ils doivent tout créer.


Je reviens aux paysans.

[1] Les prétendues sympathies bonapartistes des paysans français, qui constituent un autre grief des ouvriers contre eux, ne m’inquiètent pas du tout. C’est un symptôme superficiel de l’instinct socialiste, dévoyé par l’ignorance et exploité par la malveillance, une maladie de peau qui ne saurait résister aux remèdes héroïques du socialisme révolutionnaire ; c’est une expression négative de leur haine pour les beaux Messieurs et pour les bourgeois des villes. Les paysans ne donneront ni leur terre, ni leur argent, ni leur vie pour Napoléon III, mais ils lui donneront volontiers la vie et le bien des autres, parce qu’ils détestent les autres, et parce qu’on leur a fait voir dans Napoléon l’empereur des paysans, l’ennemi de la bourgeoisie. Et remarquez que dans cette déplorable affaire, où les paysans d’une commune de la Dordogne ont égorgé et brûlé un jeune et noble propriétaire, la dispute a commencé par ces mots prononcés par un paysan : « Ah ! vous voilà,

  1. Il y a ici une transposition. Cet alinéa reproduit un passage du manuscrit de Bakounine allant de la page 39, ligne 33, à la page 40, ligne 16. Voir à l’Appendice, pages 219 (l. 12)-220 (l. 8). — J. G.