Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/220

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« Les élections municipales avaient eu lieu en France le jour même où l’on apprenait coup sur coup la nouvelle des désastres de Wissembourg et de Forbach. Le préfet de Perpignan avait cru prudent, pour ne point causer aux esprits une excitation trop grande, de retarder de vingt-quatre heures la publication de ces nouvelles. De là irritation profonde des populations et plus tard les désordres qui ont abouti au licenciement des gardes mobiles. »

Il est évident que c’est un parti pris de ne point armer la nation, parce que la nation armée, c’est la révolution, et comme Gambetta et Comp. ne veulent pas de révolution, ils laissent faire en silence le gouvernement réactionnaire.

Pressés sans doute par la partie la plus radicale de la population de Paris, qui commence à comprendre la vérité et à perdre confiance et patience, Gambetta et compagnie, appuyés par la gauche et même, dit-on, par le centre gauche, ont fait un suprême effort, en exigeant du gouvernement qu’il accepte dans le Comité de la défense de Paris, comme membres, neuf députés. Le gouvernement réactionnaire qui a tout de suite aperçu le guet-apens et qui ne se soucie pas du tout de voir s’établir, sur les ruines de sa Commission militaire, un Comité de salut public, s’y est absolument refusé. Mais, par esprit de conciliation, l’impératrice-régente vient de signer en Conseil de ses ministres, le 26 août, un décret[1] qui ordonne que les députés Thiers, marquis de Talhouet, Dupuy de Lôme, et les sénateurs général Mellinet et Béhic, feront partie du Comité de la dé-

  1. Cette allusion à un décret signé le 26 août montre que cette partie de la lettre a dû être rédigée le 27. — J. G.