Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/221

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fense de Paris. Le vieux renard Thiers a joué le « grand bêta », — et MM. Gambetta et Comp. se tairont, souffriront, parce qu’ils se sont livrés pieds et mains, enchaînés qu’ils sont par leur patriotisme et par leur bourgeoisisme.

Mais enfin qu’attendent-ils ? Qu’espèrent-ils ? Sur quoi comptent-ils ? Sont-ce des traîtres ou des sots ? Ils ont |11 fondé toutes leurs espérances sur l’énergie et le savoir-faire développés, à ce qu’il paraît, par Palikao et par Chevreau dans l’affaire de l’organisation d’une nouvelle armée, et sur le génie militaire de Bazaine et de Mac-Mahon.

Et si Mac-Mahon et Bazaine sont encore une fois battus, ce qui est le plus probable, qu’arrivera-t-il ?

Palikao et Chevreau, dit-on, non contents d’avoir donné une nouvelle armée à Mac-Mahon, s’occupent maintenant de la formation d’une troisième armée. Ils viennent d’envoyer dans les départements dix commissaires pour en accélérer la formation. Ils ont présenté (le 24 août) au Corps législatif un projet de loi, déclaré d’urgence, et appelant sous les armes tous les anciens militaires de vingt-cinq à trente-cinq ans, mariés, tous les officiers jusqu’à cinquante ans, et tous les généraux jusqu’à soixante-treize ans. De cette manière on formera, dit la Liberté, une nouvelle et excellente armée de deux cent soixante-quinze mille soldats aguerris. — Oui, sur le papier.

Car il ne faut pas oublier que ceux qui sont chargés de la former ne sont point des commissaires extraordinaires de 1793, qui, entraînés eux mêmes et soutenus par l’immense mouvement révolutionnaire qui s’était emparé de toutes les populations, faisaient des miracles, — ce ne sont pas les géants de la Convention nationale,