Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/222

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ce sont les préfets, les fonctionnaires et les administrateurs de Napoléon III, des voleurs et des gens ineptes, qui sont chargés de cette formation.

L’immense sottise, le grand crime et la grande lâcheté de Gambetta et Comp., c’est de n’avoir pas renversé le gouvernement impérial et de n’avoir point proclamé la République, il y a plus de quinze jours, lorsque la nouvelle de la double défaite des Français à Frœschwiller (Woerth) et à Forbach était arrivée à Paris. Le pouvoir était par terre, il n’y avait qu’à le ramasser. Dans ce moment ils étaient tout-puissants, les bonapartistes étaient consternés, anéantis. Gambetta et Comp., conseillés par leur propre patriotisme et par celui de Thiers, ont ramassé le pouvoir et l’ont remis à Palikao. Ces rhétoriciens, ces phraseurs d’une république idéale, ces bâtards de Danton, n’ont pas osé. Ils se sont rendu justice.

Depuis ce moment si propice et perdu à jamais, pour les Jacobins, non pour la révolution sociale, tout a marché à reculons, avec une |12 logique désespérante. Il y a quinze jours personne n’osait prononcer le nom de Napoléon, et si ses partisans les plus dévoués en parlaient, ce n’était que pour l’insulter. Aujourd’hui, voici ce que j’ai lu dans la Presse du 24 août :

« L’Empereur est à Reims avec le Prince héritier, avec leur suite, dans une charmante villa de Mme Sinard, à quatre kilomètres de Reims. C’est là que le souverain réside. Les autres villas de l’endroit sont occupées par Mac-Mahon, par le Prince Murat, etc. Les guides et les cent-gardes campent aux portes du château de la Molle, où se trouve le Prince Murat, etc. »

Et voici ce que dit le Bund, journal semi-officiel de la Confédération suisse :