Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/371

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trahiront la France ; et s’ils désobéissent, ils détruiront ce qui vous reste de troupes régulièrement organisées.

Pour les républicains, partisans de l’État, de l’ordre public et de la discipline quand même, ce dilemme est insoluble. Pour nous, révolutionnaires socialistes, il n’offre aucune difficulté. Oui, ils doivent désobéir, ils doivent se révolter, ils doivent briser cette discipline et détruire l’organisation actuelle des troupes régulières, ils doivent au nom du salut de la France détruire |11 ce fantôme d’État, impuissant pour le bien, puissant pour le mal ; parce que le salut de la France ne peut venir maintenant que de la seule puissance réelle qui reste à la France, la Révolution.




Et maintenant que dire de cette confiance qu’on vous recommande aujourd’hui comme la plus sublime vertu des républicains ! Jadis, lorsqu’on était républicain pour tout de bon, on recommandait à la démocratie la défiance. D’ailleurs on n’avait pas même besoin de la lui conseiller : la démocratie est défiante par position, par nature et aussi par expérience historique ; car de tout temps elle a été la victime et la dupe de tous les ambitieux, de tous les intrigants, classes et individus, qui, sous prétexte de la diriger et de la mener à bon port, l’ont éternellement exploitée et trompée. Elle n’a fait autre chose jusqu’ici que servir de marchepied.