Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/390

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que les républicains, après avoir poussé l’empereur à cette guerre, se sont alliés maintenant contre lui avec les soldats de l’Allemagne.

Tels sont les hommes que la mansuétude ou la sottise également criminelles du gouvernement de la Défense nationale ont laissés jusqu’à ce jour à la tête de toutes les communes rurales de la France. Ces hommes, tellement compromis que tout retour pour eux est devenu impossible, peuvent-ils se déjuger maintenant, et, changeant tout d’un coup de direction, d’opinion, de paroles, peuvent-ils agir comme des partisans sincères de la république |27 et du salut de la France ? Mais les paysans leur riraient au nez. Ils sont donc forcés de parler et d’agir aujourd’hui comme ils ont fait hier ; forcés de plaider et de défendre la cause de l’empereur contre la république, de la dynastie contre la France, et des Prussiens, aujourd’hui alliés de l’empereur et de sa dynastie, contre la Défense nationale. Voici ce qui explique pourquoi toutes les communes, loin de résister aux Prussiens, leur ouvrent leurs portes.

Je le répète encore, c’est une grande honte, un grand malheur et un immense danger pour la France, et toute la faute en retombe sur le gouvernement de la Défense nationale. Si les choses continuent de marcher ainsi, si l’on ne |25 change pas au plus vite les dispositions des campagnes, si l’on ne soulève pas les paysans contre les Prussiens, la France est irrévocablement perdue.

Mais comment les soulever ? J’ai traité amplement