Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/395

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raisons auxquelles doit être attribuée, selon moi, cette décadence désolante du républicanisme bourgeois. Je me contente maintenant de la constater et d’affirmer en général, sauf à le prouver plus tard, que le républicanisme bourgeois a été moralement et intellectuellement châtré, rendu bête, impuissant, faux, lâche, réactionnaire, et définitivement rejeté comme tel en dehors de la réalité his |28 torique, par l’apparition du socialisme révolutionnaire.

Nous avons étudié avec vous, cher ami, les représentants de ce parti à Lyon même. Nous les avons vus à l’œuvre. Qu’ont-ils dit, qu’ont-ils fait, que font-ils au milieu de la crise terrible qui menace d’engloutir la France ? Rien que de la misérable et petite réaction. Ils n’osent pas encore faire la grande. Deux semaines leur ont suffi pour montrer au peuple de Lyon qu’entre les autoritaires de la république et ceux de la monarchie, il n’y a de différence que le nom. C’est la même jalousie d’un pouvoir qui déteste et craint le contrôle populaire, la même défiance du peuple, le même entraînement et les mêmes complaisances pour les classes privilégiées. Et cependant M. Challemel-Lacour, préfet, et aujourd’hui, devenu, grâce à la servile lâcheté de la municipalité de Lyon, le dictateur de cette ville, est un ami intime de M. Gambetta, son cher élu, le délégué confidentiel et l’expression fidèle des pensées les plus intimes de ce grand républicain, de cet homme viril, dont la France attend aujourd’hui bêtement son salut. Et pourtant M. Andrieux, aujour-