Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/412

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on ne savait comment les loger ni les nourrir. Dans l’Est, spécialement en Lorraine, les collines, tous les postes dominants étaient devenus des camps grossièrement fortifiés d’arbres abattus, à la manière de nos vieux camps du temps de César. Vercingétorix se serait cru, à cette vue, en pleine Gaule. Les Allemands avaient fort à songer, quand ils dépassaient, laissaient derrière eux ces camps populaires. Quel serait pour eux le retour ? Qu’aurait été une déroute à travers ces masses hostiles qui, de toutes parts, comme les eaux, dans une grande fonte de neige, seraient descendues sur eux ?… Ils devaient s’en apercevoir : ce n’était pas à une armée qu’ils avaient affaire, mais bien à la France. »




Hélas ! n’est-ce pas tout le contraire de ce que nous voyons aujourd’hui ? Mais pourquoi cette même France qui, en 1792, s’était levée tout entière pour repousser l’invasion étrangère, pourquoi ne se lève-t-elle pas aujourd’hui qu’elle est menacée par un danger bien plus terrible que celui de 1792 ? Ah ! c’est qu’en 1792 elle a été électrisée par la Révolution, et qu’aujourd’hui elle est paralysée par la Réaction, protégée et représentée par son gouvernement de la soi-disant Défense nationale.

|40 Pourquoi les paysans s’étaient-ils soulevés en masse contre les Prussiens de 1792, et pourquoi |46 restent-ils non-seulement inertes, mais plutôt fa-