Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/415

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Permettez-moi, cher ami, de répéter ici quelques pages de l’écrit que je viens de citer :

« Les paysans, ai-je dit dans cette brochure, considèrent les ouvriers des villes comme des partageux, et craignent que les socialistes ne viennent confisquer leur terre qu’ils aiment au-dessus de toute chose. — Que doivent donc faire les ouvriers pour vaincre cette défiance et cette animosité des paysans contre eux ? D’abord, cesser de leur témoigner leur mépris, cesser de les mépriser. Cela est nécessaire pour le salut de la révolution, car la haine des paysans constitue un immense danger. S’il n’y avait pas cette défiance et cette haine, la révolution aurait été faite depuis longtemps, car l’animosité qui existe malheureusement dans les campagnes contre les villes constitue, non-seulement en France, mais dans tous les pays, la base et la force principale |48 de la réaction. Donc, dans l’intérêt de la révolution qui doit les émanciper, les ouvriers doivent cesser au plus vite de témoigner ce mépris aux paysans. Ils le doivent par justice, car vraiment ils n’ont aucune raison pour les mépriser et pour les détester. Les paysans ne sont pas des fainéants, ce sont de rudes travailleurs comme eux-mêmes, seulement ils travaillent dans des conditions différentes. Voilà tout. En présence du bourgeois exploiteur, l’ouvrier doit se sentir le frère du paysan.

|42 « Les paysans marcheront avec les ouvriers des villes pour le salut de la patrie aussitôt qu’ils seront