Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/444

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République, les vieux fonctionnaires de l’empire, se contentant seulement de remplacer les préfets et les sous-préfets, les procureurs généraux et les procureurs de la République, mais laissant tous les bureaux des préfectures, aussi bien que des ministères eux-mêmes, remplis de bonapartistes, et l’immense majorité des communes de France sous le joug corrupteur des municipalités nommées par le gouvernement de Napoléon III, de ces mêmes municipalités qui ont fait le dernier plébiscite et qui, sous le ministère Palikao et sous la direction jésuitique de Chevreau, ont fait, dans les campagnes, une si atroce propagande en faveur de l’infâme.

Ils durent rire beaucoup de cette niaiserie vraiment |72 inconcevable de la part des hommes d’esprit qui composent le gouvernement provisoire actuel, d’avoir pu espérer que du moment qu’eux, républicains, s’étaient mis à la tête du pouvoir, toute cette administration bonapartiste deviendrait républicaine aussi. Les bonapartistes agirent bien autrement en Décembre. Leur premier soin fut de briser et d’expulser jusqu’au moindre petit fonctionnaire qui n’avait pas voulu se laisser corrompre, de chasser toute l’administration républicaine, et de placer dans toutes les fonctions, depuis les plus hautes jusqu’aux plus inférieures et minimes, des créatures de la bande bonapartiste. Quant aux républicains et aux révolutionnaires, ils déportèrent et emprisonnèrent en masse les derniers, et expulsèrent de France les premiers, ne laissant dans l’intérieur du pays que