Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/409

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hors de l’Être unique implique le Néant, et il faudrait pouvoir le faire pour déduire sa substance d’une origine qui ne serait pas en lui, qui ne serait pas lui-même. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de constater d’abord cet Être unique et suprême qui s’impose à nous avec une absolue nécessité, puis d’en étudier les effets dans le monde qui nous est réellement accessible : dans notre système solaire, d’abord, mais ensuite et surtout sur notre globe terrestre.

Puisque la substance d’une chose n’est rien que la réelle combinaison ou la réalisation de toutes les causes qui l’ont produite, il est |232 évident que si nous pouvions reconnaître la substance de notre monde solaire, nous reconnaîtrions du même coup toutes ses causes, c’est-à-dire toute cette infinité de mondes, dont l’action combinée, directe ou indirecte, s’est réalisée dans sa création, — nous reconnaîtrions l’Univers.

Nous voilà donc arrivés à un cercle vicieux : Pour reconnaître les causes universelles du monde solaire, nous devons en reconnaître la substance ; mais pour reconnaître cette dernière, nous devrions connaître toutes ces causes. À cette difficulté, qui, au premier abord, paraît insoluble, il est pourtant une issue, et la voici : La nature intime ou la substance d’une chose ne se reconnaît pas seulement par la somme ou la combinaison de toutes les causes qui l’ont produite, elle se reconnaît également par la somme de ses manifestations différentes ou