Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/57

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bourgeois pour ne point éprouver le besoin d’en sortir ; mais pour cela il n’a que trois moyens, dont deux fantastiques, et le troisième réel. Les deux premiers, c’est le cabaret et l’église, la débauche du corps ou la débauche de l’esprit ; le troisième, c’est la révolution sociale. D’où je conclus que cette dernière seule, beaucoup plus, au moins, que toutes les propagandes théoriques des libres-penseurs, sera capable de détruire jusqu’aux dernières traces des croyances religieuses et des habitudes débauchées dans le peuple, croyances et habitudes qui sont plus intimement liées ensemble qu’on ne le pense ; et que, en substituant, aux jouissances à la fois illusoires et brutales de ce dévergondage corporel et spirituel, les jouissances aussi délicates que réelles de l’humanité pleinement accomplie dans chacun et dans tous, la révolution sociale seule aura la puissance de fermer en même temps tous les cabarets et toutes les églises.

Jusque-là le peuple, pris en masse, croira, et, s’il n’a pas raison de croire, il en aura au moins le droit.

Il est une catégorie de gens qui, s’ils ne croient pas, doivent au moins faire semblant de croire. Ce sont tous les tourmenteurs, tous les oppresseurs et tous les exploiteurs de l’humanité. Prêtres, monarques, hommes d’État, hommes de guerre, financiers publics et privés, fonctionnaires de toutes sortes, policiers, gendarmes, geôliers et bourreaux, monopoleurs, capitalistes, pressureurs, entrepreneurs et propriétaires, avocats, économistes, politi-