Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/152

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que je puis avoir oubliés, des gens très habiles, très capables et qui constituaient en quelque sorte la Haute Pègre. Ces gens, s’ils eussent voulu s’occuper sérieusement et |44 loyalement des affaires, de l’organisation et de la bonne administration de l’État, auraient pu lui rendre d’immenses services, qui en doute ? des services non sans doute au point de vue de la liberté, mais à celui de la grandeur et de la puissance réelle de l’État, qui sont toujours, comme on doit s’en être à la fin convaincu, en rapport inverse avec la liberté et la prospérité réelle du peuple.

Ils auraient pu faire pour la France ce que Bismarck et Moltke ont fait pour la Prusse. Bismarck et Moltke sont incontestablement des grands hommes et de grands patriotes, au point de vue de l’État. Leurs noms, entourés d’une gloire méritée, appartiennent désormais à l’histoire. Mais en même temps et par cette même raison, leurs noms doivent être maudits par toute la démocratie sincèrement populaire et socialiste de l’Allemagne, car ils sont les vrais fondateurs du nouvel Empire germanique ; et les grands États ne se fondent que sur l’esclavage des peuples, non seulement étrangers, mais indigènes aussi et surtout ; puisqu’ils ne peuvent se maintenir et se fortifier que par le sacrifice constant et systématique de tout ce qui constitue le droit et le bien-être des masses populaires aux privilèges des classes politiques et aux besoins de l’État.

Si, après le coup d’État de Décembre, les coquins