Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/182

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lutions énergiques et d’action révolutionnaire parmi eux ? Pas un seul. Ce sont des écrivains et des métaphysiciens plus ou moins doctrinaires, des héros du parlementarisme, des discoureurs brillants, des avocats, voilà tout ; des républicains très bourgeois et très pâles, des enfants dégénérés, des bâtards de Danton ; mais je n’y vois pas un seul homme capable de vouloir et d’agir comme Danton.

Danton avait puisé toute sa force léonine dans le peuple. Eux, ils ont peur du peuple ; ils en ont tellement peur, que dans un moment où il ne reste, pour sauver la France, rien que la puissance du peuple, ils se sont ridiculement et criminellement efforcés d’éviter, d’étouffer tout mouvement populaire, et de faire la révolution, ou plutôt une évolution, devenue nécessaire par la chute de Napoléon III, en dehors de l’action immédiate du peuple, et contre le peuple. Sous le prétexte spécieux que la révolution produirait la division, mais que cette division pourrait servir les Prussiens, et que l’union seule pouvait sauver la France, — cette union avec les bonapartistes, n’est-ce pas ? qu’ils avaient prêchée sous le ministère Palikao, — ils ont escamoté la révolution au peuple. Lorsqu’ils ne devaient songer qu’au salut de la France, ces professeurs et ces avocats, représentants quand même des intérêts économiques et politiques de la bourgeoisie, n’ont pensé qu’à sauver à tout prix la domination bourgeoise. Se laissant entraîner |72 par leur tempérament et par leurs préjugés tout bourgeois, aussi bien que