Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naire et de l’organisation économique du prolétariat de tous les pays, c’est une telle hérésie contre le sens commun et contre l’expérience historique, qu’on se demande avec étonnement comment un homme aussi intelligent que M. Marx a pu la concevoir ?

Les papes ont eu au moins pour excuse la vérité absolue qu’ils disaient tenir en leurs mains de par la grâce du Saint-Esprit et en laquelle ils étaient censés de croire, M. Marx n’a point cette excuse, et je ne lui ferai pas l’injure de penser qu’il s’imagine avoir scientifiquement inventé quelque chose qui approche de la vérité absolue. Mais du moment que l’absolu n’existe pas, il ne peut y avoir pour l’Internationale de dogme infaillible, ni par conséquent de théorie politique ou économique officielle, et nos congrès ne doivent jamais prétendre au rôle de conciles œcuméniques proclamant des principes obligatoires pour tous les adhérents et croyants.

Il n’existe qu’une seule loi réellement obligatoire pour tous les membres, individus, sections et fédérations de l’Internationale, dont cette loi constitue la vraie, l’unique base. C’est, dans toute son extension, dans toutes ses conséquences et applications, LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS DE TOUS LES MÉTIERS ET DE TOUS LES PAYS DANS LEUR LUTTE ÉCONOMIQUE CONTRE LES EXPLOITEURS DU TRAVAIL. C’est dans l’organisation réelle de cette solidarité, par l’action spontanée des masses ouvrières et par la fédération absolument libre, et qui sera d’autant plus puissante qu’elle sera libre, des masses